Sun Don’t Shine : Un nouveau voyage dans la musique de l’ombre et de la beauté imparfaite

Fruit de la convergence de quatre musiciens qui embrassent la crudité, les imperfections et l’obscurité intemporelle de la musique, Sun Don’t Shine construit son existence mélodique unique tout en puisant dans les ombres du passé.


Le paysage sonore de Sun Don’t Shine dépasse l’usage de l’ombre comme simple décor ; il nous confronte à la beauté de la décomposition mélodique et esthétique née de l’union de ces quatre figures. La résonance de Kenny Hickey ne s’enracine pas uniquement dans l’héritage doom — elle porte une défiance philosophique dans ses notes brutes et non polies. La guitare de Kirk Windstein déclenche un sentiment d’infini au-delà des structures conventionnelles ; la lourde tension enfouie dans ses tonalités de guitare réveille un écho primitif chez l’auditeur. Le rythme de Johnny Kelly et Todd Strange ne construit pas un mur impénétrable du temps ; il signale plutôt un équilibre précaire susceptible de s’effondrer à tout moment, reflétant la fragilité de l’existence.

Cet ensemble ne conserve que des ombres des anciens groupes en arrière-plan ; leur vrai focus est un rejet clair de la nostalgie figée et de la monotonie. Les textures de surface révèlent le désordre et parfois un inconfort délibérément abrasive, tandis qu’au-dessous se trouve une coquille en reconstruction — une fidélité philosophique à l’« imperfection » et à la « crudité ». Les traditions allant de Black Sabbath aux Beatles font ici un court-circuit, fusionnant les héritages doom et rock mélodique à la frontière d’une nouvelle imagination musicale.

Ils ont ouvert la porte avec “Cryptomnesia”, mêlé esthétique mélancolique et bruit dans “Dreams Always Die With The Sun !” et ont finalement largué les fardeaux de leur passé musical avec “The Promise Song”, coupant à travers les vestiges d’hier vers la luminosité implacable d’aujourd’hui. Leur prochain album chez Corpse Paint Records promet de suspendre la « beauté inquiète » de leur musique comme un subconscient collectif dans le ciel.

Sun Don’t Shine porte la nécessité d’affronter le temps et l’identité à nu, comme une proposition philosophique ombragée dans leurs mélodies. Leur essence réside dans l’intimité et l’obscurité sporadique, rompant avec l’harmonie artificielle. Avec la vidéo de “The Promise Song”, on entend non seulement les échos des anciens groupes mais aussi la construction d’une nouvelle voix tant dans la forme que dans l’essence. ✪